mardi 23 mai 2006

Ann-Veronica Janssens

Ann-Veronica Janssens
Du 29 avril au 27 mai 2006
à la galerie Air de Paris


En ce moment, à la galerie Air de Paris, une artiste belge, Ann-Veronica Janssens. Une artiste de la lumière.
Je l’avais découverte dans l’exposition Aux origines de l’abstraction au Musée d’Orsay en 2003 . Son installation servait alors de préambule à l’exposition, elle servait à dire, vous entrez dans la couleur, la lumière, c’est une expérience sensorielle. J’en avais un drôle de souvenir. Son installation s’étendait sur toute la pièce, une lumière colorée changeante sûrement projetée grâce à des néons derrière les murs. A l’époque, je ne m’étais pas demandé comment le dispositif fonctionnait .

Il y avait donc cette pièce, la lumière qui brouille la vue, mais y’avait-il vraiment du brouillard ? Un bourdonnement aussi mais je ne sais pas s’il existait vraiment ou si je l’ai seulement ressenti. Certains visiteurs ne le supportaient pas et traversaient la pièce au pas de course. Moi j’y restais, comme pour m’en imprégner, chercher à mieux comprendre pour mieux m’en souvenir ensuite. C’est malheureusement flou maintenant dans ma tête. Il y avait quelque chose d’oppressant, d’oppressant parce que je ne savais pas où aller dans cette pièce.
C’était une pièce passage avec une entrée et une sortie, peu de gens s’aventuraient au-delà du chemin , peu de gens allaient voir dans les coins. J’étais pressée de rentrer dans l’exposition en elle-même, mais quelque chose me retenait également. Je ne savais pas combien de temps il fallait rester pour ressentir l’œuvre jusqu’au bout, ses vibrations, et les conditions à cet arrêt dans le temps n’étaient pas favorables. J’ aurais toujours le sentiment d’être allée trop vite. Mais c’était peut-être mieux comme ça. Et si on m’avait offert la possibilité de m’asseoir, de m’allonger, est-ce que j’aurai « atteint » l’œuvre? Avec le recul, cette œuvre me paraît irrésistible comme si elle s’échappait, qu’elle glissait hors d’atteinte et c’est peut-être sa force parce qu’en se dérobant, elle laisse présager d’un au-delà, un truc quoi, peut-être un peu mystique mais intriguant, c’est sûr.

Je suis allée voir Ann-Veronica Janssens à Air de Paris. Du brouillard, il fait chaud. L’espace est plus réduit, les installations aussi, elle me paraît plus plasticienne qu’artiste, trouvez vous-même la nuance. Grâce à des projecteurs, deux installations l’une bleue, l’autre jaune, concentrent leur lumière en une forme. Les petites particules de poussière sur lesquelles la lumière s’accroche rendent la forme visuellement palpable (enfin presque, je m’emballe un peu). La jaune tire vers le gris, elle me plaît moins. Je suis toujours séduite mais sans plus.

C’est peut-être l’espace de la galerie. Lors de ma visite, j’ai pu assisté à la « restauration » d’une des œuvres : un cube en verre contenant un liquide transparent (mélange d’eau, d’alcool et autres) dans lequel devait flotter une bulle de silicone. La bulle ne flottait plus parce que l’alcool s’était évaporé dans toute la pièce à cause de la chaleur. Les dames de la galerie armées de leurs gants mappa et d’un gobelet en plastique ont donc périlleusement remédié à ça pendant qu’à côté, on discutait du prix de l’installation entre galeristes. Intéressante visite mais pas propice au recueillement.
On peut dire qu’Ann-Veronica Janssens s’échappe encore. Cette visite ne m’a en rien déçue, au contraire, j’attends ma prochaine rencontre avec ses œuvres, curieuse.

2 commentaires:

claire a dit…

Merci, j'ai bataillé pour mettre une seule photo et pourtant blogger marchait très bien pour toutes les autres, preuve encore que janssens s'échappe. M'enfin elle valait le coup quand même cette photo,non?

Anonyme a dit…

Vous pouvez voir une nouvelle piece d'Ann Veronica Janssens à Château-Gontier(53), au Centre d'art contemporain la Chapelle du Genêteil, jusqu'à fin août!
J'en viens, c'est splendide.
L'expo s'appelle "june"..