dimanche 23 avril 2006

Petite digression de rien du tout

Moi, la philo et l’art
petite digression

Je suis en train de rédiger ma dissertation de philo, le sujet tourne une fois de plus autour du thème art et nature, art et culture, distance entre les deux… Le sujet donné n’est pas génial, je le trouve scolaire. Mais la machine est bien huilée, depuis maintenant quelques années de philo de l’art et esthétique, j’ai pondu ma dissert sans trop de problèmes.

Oui mais voilà, j’en suis arrivée à un stade où ces questions deviennent beaucoup plus concrètes. J’ai fui les arts plastiques pour arriver aux arts appliqués, pour ne pas m’encombrer d’un fragile et prétentieux statut d’artiste. Cela me permet d’aborder l’art d’un point de vue un peu plus extérieur sans m’empêtrer dans mes propres contradictions. Je le vis comme un élargissement de ma passion.

Les arts appliqués, pour moi, c’est comme une couverture, une possibilité d’envisager tout et n’importe quoi sans avoir à affirmer que c’est de l’art. Les arts appliqués, pour moi, ça englobe bien plus que le design, c’est tout ce qui se passe autour de l’art. Les arts appliqués sont plus centrés sur le faire que dans l’art qui tend à trop s’intellectualiser, tandis que cette permanence du faire, de la matière dans les arts appliqués, c’est comme un chemin à suivre qui permet de ne pas s’égarer. C’est une rencontre entre la matière qui me touche réellement et l’esprit.

Je veux à tout prix éviter les contradictions. Je veux dire ce que je pense réellement. Dans l’exercice de la dissert de philo, quand on est étudiant en art, ce qui est difficile, c’est que si contradiction il y a entre ce que vous dîtes et ce que vous faîtes, elle s’imprime littéralement dans vos créations .L’esprit qui pense et l’esprit qui crée ne fonctionnent pas toujours dans le même temps, la création étant parfois sollicitée en premier par la matière, parfois par l’esprit qui agira sur la matière. Les « œuvres » sont donc une vérification de notre pensée plus qu’une simple illustration de celle-ci.

A la découverte de l’esthétique, l’assimilation des textes majeurs passées, on est tenté de rivaliser avec ces idées mais nos « œuvres » nous rappellent à l’ordre. Cela vous apportera peut-être les louanges de votre professeur mais est-ce que ce n’est pas aller trop loin compte tenu de votre avancée en matière artistique ?

Je pars du principe que la philosophie au même titre que toutes les sciences humaines m’enrichit et questionne ma pratique en même temps qu’elle l’a fait avancer.
Mais quand certaines idées sont trop éloignées de ma pratique, elles ne m’enrichissent pas, elles me perdent. Et j’en veux à ce sujet trop scolaire. Ma pratique devient alors un handicap pour accéder à de telles idées car je ne suis pas encore en mesure de vérifier de telles pensées dans mes propres créations.

Aller vers les arts appliqués m’a permis de prendre position par rapport à l’art, c’est un détournement, un détournement que je pense provisoire, je pense revenir à l’art par le moyen des arts appliqués. C’était une manière de comprendre l’art d’un point de vue extérieur sans en être pris par son vertige. Vous imaginez ce que c’est que d’apprendre l’histoire de l’art, de rencontrer les œuvres des grands maîtres quels qu’ils soient tout en se réclamant artiste ? Quand on entame ces études-là de nos jours , ce n’est pas pour finir dans un atelier minable à peindre des natures mortes, l’art nous pousse à l’ambition mais celle-ci peut être fatale si elle est abordée trop frontalement, il ne faut pas se perdre dans cette ambition.Voilà, c’est une petite digression, ce n’est pas organisé mais c’est sorti comme ça venait,il vaut mieux que je m’arrête maintenant. C’est peut-être l’influence du journal de Klee que je lis en ce moment. Je ne pensais pas écrire de tels billets dans mon blog, je vais sûrement le regretter mais tant pis.

2 commentaires:

pop corn a dit…

Je comprend et compatis. Ces sujets scolaires on n'en peut plus, ce qui me désole encore plus c'est la façon dont on veut nous les voir traiter qui pour le coup est carrément accadémique. On passe une année ou deux plongés dans l'esthétique et puis un jour on lève la tête par la fenêtre un coin de ciel bleu et on se rend compte que cette petite brèche, elle n'a rien à voir avec l'esthétique, la philo n'a aucune prise là deçu et cette petite brèche on l'aime, elle nous parrait plus importante que Kant ou Hegel. Alors quoi faire? Se lever, monter sur la table, insufler un peu de vie? J'y ai pensé et j'avoue que j'ai juste baissé ma tête pour finir de boucler ma synthèse.

claire a dit…

pop corn :

merci de ta compassion! Ces sujets ont au moins le mérite de me faire me rendre compte que j'attends autre chose de la philosophie. C'est donc un chemin que je vais entreprendre non pas par moi-même, il ne faut pas exagérer ce serait trop méchant mais un peu en marge disons.
C'est aussi une liberté, je me rends compte que c'est un choix que je fais sans que je sois portée par un soutien autre.
Voilà, alors j'alterne les moments où je monte sur la table et ceux où je baisse la tête, on verra quand je serai une grande...
à bientôt